Le Plessis-Robinson, le 14 Novembre 2024
Au cours des 25 dernières années, la puissance publique a beaucoup encouragé l’amélioration de la sécurité des moyens de mobilité, autant qu’elle a travaillé à la bonne formation des conducteurs. Aujourd’hui, l’aménagement de l’espace public et le niveau d’équipement des infrastructures routières constituent un levier de progrès à ne surtout pas négliger.
Un enjeu bien compris
La première mesure citée par les Français (plus d’un tiers) pour améliorer la sécurité routière est l’aménagement de l’espace public et l’équipement des infrastructures routières. Ce retour est cohérent avec la perception de l’adéquation de l’espace public en ville avec les différentes catégories d’usagers. En effet, les Français* considèrent très majoritairement que les villes sont adaptées à la circulation des voitures (77%) et des piétons (75%), sensiblement moins aux les vélos (61%) et très peu adaptées pour les PMR (40%) et aux poids lourds (27%). Il en ressort un enjeu d’adaptation de l’espace à l’ensemble des catégories d’usagers en vue de faire progresser la sécurité routière.
* Étude Opinionway commanditée par DEKRA réalisée du 2 au 3 octobre 2024 selon la méthode des quotas, sur un échantillon représentatif de 1044 personnes âgées de 18 ans et plus.
** Rapport annuel de sécurité routière DEKRA 2024 : https://www.dekra-roadsafety.com/fr/archives/
Favoriser une approche globale
Karine Bonnet, directrice générale de DEKRA Automotive, est formelle : “La multiplicité des modes de déplacement en général, renforcée par le développement exponentiel de certains vecteurs comme le vélo en zone urbaine, supposent une révision intelligente de l’espace public afin de rendre compatibles au maximum les aménagements nécessaires.”
DEKRA préconise donc une approche autour de trois facteurs : l’infrastructure, l’humain et la technologie.
•Facteur Infrastructure – Tout dispositif présent dans l’espace public est susceptible d’être amélioré afin d’accroître son efficacité et sa compatibilité avec l’ensemble des moyens de mobilité tout en conservant dans l’équation les coûts induits par les différents dispositifs. On peut prendre l’exemple des routes arborées, agréables à l’œil et présentant un bénéfice écologique indéniable, mais pouvant représenter un risque majeur en cas de collision avec ainsi l’enjeu de sécurisation de ces routes. Il en va de même pour les poteaux signalétiques ou d’interdiction de passage qui posent potentiellement un problème lorsqu’ils sont en structure rigide plutôt qu’en structure déformable. Autre cas de figure : l’équipement signalétique et d’évitement provisoire (travaux sur la voie publique), doit être pensé, même s’il est par nature provisoire, en vue de limiter les situations à risque tant pour les véhicules (difficulté de perception, erreur d’interprétation) que pour les piétons (passages peu ou pas protégés). Enfin, l’exemple français des ronds-points est mis en avant pour des avantages notables comme la réduction de la vitesse de passage, une baisse de la fréquence et de la gravité des collisions, une fluidité accrue du trafic avec cependant un coût élevé.
•Facteur Humain – L’étude commanditée par DEKRA permet de connaitre la nature des dangers prioritairement perçus par les usagers. En tête (81 %), les comportements inadaptés tels qu’une vitesse excessive ou la conduite en état d’ivresse, puis viennent le manque de concentration (75 %) lié, par exemple, à l’usage du téléphone et enfin, l’agressivité au volant (59 %). Ces mêmes usagers déclarent qu’au chapitre d’un accroissement de la sécurité, l’augmentation des contrôles routiers (69 %), un quota d’heure de conduite plus important en phase d’apprentissage (53 %) et les campagnes de sensibilisation aux dangers routiers (51 %) constituent des initiatives efficaces pour sécuriser les déplacements. Des pistes d’amélioration se dégagent ainsi concernant l’acceptation et le respect des règles de circulation avec un accent tout particulier sur l’éducation routière et les contrôles.
•Facteur Technologique – Les systèmes embarqués d’aide à la conduite sont jugés positivement, tout comme les systèmes de conduite automatisée, mais à condition que les infrastructures technologiques qui les supportent soient parfaitement viables et opérationnelles. La confiance que les automobilistes placent dans ces supports techniques est proportionnelle à leur niveau de fiabilité. Si le taux d’erreur ou de défaillance est trop élevé, un climat de défiance s’installe, d’où la nécessité de s’assurer du bon fonctionnement de ces systèmes lors de la mise en service des véhicules et pendant toute leur durée de vie. Enfin, la venue de l’IA (Intelligence Artificielle) dans les domaines de la gestion des flux de circulation et des systèmes d’assistance constitue une piste d’amélioration prometteuse.
Retrouvez les préconisations du groupe DEKRA centrées sur l’aménagement de l’espace public en vue d’améliorer la sécurité routière de l’ensemble des usagers.
Le groupe DEKRA édite chaque année un rapport européen de sécurité routière. Retrouvez toutes les éditions sur dekra-roadsafety.com.
Retour